Je développe depuis plusieurs années une pratique photographique sensible et humaniste où la

mémoire se révèle être le thème principal. Les dernières séries, résolument plastiques, interrogent

l’esthétique de la forme dans la banalité des sujets.

Recherchant au travers de l’immobilité des minéraux et de leur plastique une réponse personnelle à

une blessure intime, c’est aussi au travers du regard porté sur les outils de pierre taillée que je révèle là

encore l’obsession de la quête de la mémoire.

Entre matérialisation du silence qui entoure le traumatisme et réalité de l’objet sublimé dans une

esthétique silencieuse, la pierre dénaturée, décontextualisée, crée une nouvelle image, propre à satisfaire

notre regard et à faire oublier ce qu’elle a pu être, vulgaire caillou qui roule sous le pied sur le chemin de

nos balades ou bien outils de pierre taillée sortis des stratigraphies millénaires.

La pierre que l’on regarde alors n’est que l’instantané d’un temps, elle est comme la photographie,

son histoire est hors du champ du visible, elle est offerte à notre imaginaire, à nos plaisirs ou à nos

souffrances.